© isabellle & ljmd LiveJournal

Michelle & Gabriel Play if you dare... ✻ Dimanche ; St James' Park ; 08.00 am



La lumière dorée se déposait sur la cime des arbres. La légère brise agitait les feuilles, les transformant en mille paillettes. On pouvait entendre le gazouillis des oiseaux, le son de la fontaine et les quelques murmures des promeneurs matinaux. Allongée dans l'herbe, à l'écart des chemins de graviers, j'écoutais tous ces sons paisiblement. Le seul bruit qui perturbait cette belle mélodie, était sans aucun doute le ronflement de Gabriel Dorian Whisper, qui se trouvait allongé un peu trop près de moi. Quand nous habitions tous les deux à New-York, ils nous arrivé fréquemment de finir notre nuit dans Central Park. Nous nous jetions dans les points d'eau avec ce qu'il fallait de vodka afin de continuer à danser avec les autres sans se sentir gênés par l'absence de musique. Par la suite, chacun s'éclipsait avec sa conquête du soir pour finir la nuit en beauté. Mais en ce Dimanche matin ensoleillé, il semblait évident que nos nuits à New-York étaient révolues...
En me redressant subitement, la douleur qui me frappa au front me rappela que la nuit avait été fort arrosée. Je me passai la main sur le front, soulevant ma frange épaisse et grimaçai. Quand je me sentis capable de réouvrir les yeux, je remarquai que nos compagnons de soirée avaient déjà déserté. Il ne restait plus que Gabriel à mes côtés. A la vue du soleil, je pus déduire qu'il était dans les environs de huit heures. Voilà seulement une heure que nous dormions, quelque peu assommés par l'alcool. Par simple réflex, je passai mes mains sur les parties intimes de mon corps. Rassurée de n'avoir rien bravé avec mon ami, je pus me détendre un instant. Ce dernier dormait profondément, rien ne semblait pouvoir le perturber. Je me rallongeai sur le côté, appuyée sur le coude, et me perdis à la contemplation du jeune homme. Jamais je n'avais pris cette peine, ce que je regrettai aussitôt. Quand la brise cessait, je pouvais sentir son souffle effleurer ma peau et soulever quelques mèches de mes cheveux bruns. Ces derniers étaient quelque peu ébouriffés et retombaient sur la robe à paillettes dorées que je m'étais offerte à l'occasion de cette soirée.
Une soirée quelque peu atypique d'ailleurs, et organisée par des membres de notre confrérie. C'était censé être l'une des plus grandes soirées de l'année - et Dieu sait qu'elles sont pourtant nombreuses - et l'organisateur avait prit soin d'envoyer un porte parole faire le tour des studios pour rappeler la date et le lieu de la partie. Mais par mégarde, le brave avait confondu cette soirée avec une autre. Résultat, tous ceux qui étaient restés dans leurs studios - dont Gabriel et moi - avaient reçu la mauvaise information. Et à la place d'assister à une immense beuverie organisée dans la cave à vins des parents de l'organisateur, nous nous étions retrouvés à une soirée de charité. Entourés des plus vilaines vieilles peaux, nous nous saoulions au Champagne en tâchant de ne pas exploser de rires lors du discours d'entrée du Président de l'Association. Et c'est sur le coup de dix heures que nous avions enfin pu filer en douce et faire le tour des boîtes branchées. Et tout cela avant de finir à St James, bien entendu...
Intérieurement et un sourire paisible aux lèvres, je décomptais les secondes de calme que je laisserais à Gabriel. Il était hors de question que nous passions la matinée à dormir dans les bois du parc, et je manquais cruellement de chauffeur. Trois, deux, un...
MICHELLE ✻ Debout là dedans !

Le jeune homme dormait d'un sommeil profond, ce genre de sommeil sans rêves, sans bruits, un sommeil lourd dont rien ne peut vous tirer. Le cerveau englué dans le reste d'alcool encore non digéré et dans les vapeurs de cigarettes prohibées encore fraîches, rien ne pouvait tirer G. de son coma semi-conscient.

« Debout là dedans ! »

Enfin presque rien. D'un bond, le jeune homme se redressa et ouvrit les yeux, surpris. Mauvaise, très mauvaise idée. L'éclat du soleil lui brûla la rétine dans un premier temps et puis dans l'autre, le brusque mouvement qu'il avait fait pour se relever avait secoué son estomac qui n'était pas réellement d'accord dans ce changement de position. Refermant rapidement les yeux, il planqua une de ses mains sur son front où se déclenchait sans surprise un épouvantable mal de crâne. Ramenant lentement ses jambes près de son ventre, il se mit la tête entre les genoux histoire d'être à l'abri de la lumière et d'empêcher le peu de ce qu'il avait avalé de remonter hors de son ventre.

« Fuck it, Michelle, y a d'autres moyens pour réveiller les gens. »

La voix enrouée et pâteuse du matin monta dans le silence qui s'était établi entre les deux jeunes étudiants. Ce qu'on avait affirmer c'est que Gabriel au matin, et ben ça pouvait faire peur. Ouvrant petit à petit les yeux pour s'habituer progressivement aux rayons agressifs du soleil, le jeune homme se tourna en même temps vers la belle qui affichait un sourire satisfait d'elle-même. A présent complètement face à elle, lui assis, elle toujours allongée et appuyée sur son coude, il la détailla rapidement, essayant de retrouver quelques peu la mémoire. Aux bris des gazouillis et des quelques piétons qui discutaient pas loin, il compris de suite qu'ils étaient au parc. Encore une soirée qui avait bien finit. Maintenant que son estomac était remis en place, un fin sourire, qui signifiait qu'il avait quelque chose derrière la tête, fendit ses lèvres et lentement il s'approcha de la belle allongée. Habituée, la jeune femme ne bougea pas d'un cil tandis que G. basculait en avant histoire de se mettre à quatre pattes et posa ses mains des deux côtés de M.

« Vraiment, aucune éducation les jeunes de nos jours. »

Leurs visages n'étaient à présent séparés que par quelques centimètres et le descendant Whisper pouvait sentir le souffle calme et contrôlé de sa comparse. Penchant légèrement la tête sur le côté, une de ses mains vint remettre une mèche brune rebelle derrière l'oreille de sa propriétaire, ce fin sourire de vainqueur sur les lèvres.

« Mais comme je suis bon prince, un simple baiser suffira à oublier tes mauvaises manières. »

Ça commence, dès le matin.

GABRIEL ✻ Fuck it, Michelle, y a d'autres moyens pour réveiller les gens.

Etre la responsable d'autant d'humanité chez un être aussi énigmatique que Gabriel était purement jouissif et je dégustais ce moment comme s'il s'agissait d'un nectar divin. Cette espèce de domination qu'il m'arrivait d'avoir sur lui était un avant-goût fort prometteur de la sensation qui m'attendait si je parvenais à le confronter à sa propre défaite lors d'un prochain défi. Cependant, une année s'était écoulée depuis que cette folle idée avait traversé notre esprit et, encore aucun de nous n'avait pu savourer sa victoire. Tout avait commencé si simplement...
C'était lors d'une soirée à New-York, pendant les vacances d'été. La chaleur suffocante qui planait sur Manhattan avait eu don d'échauffer tous les esprits et chacun d'entre nous accumulait les folies. Bien que Gabriel et moi nous fréquentions régulièrement, jamais nous n'avions franchis les limites de la bienséance. Ce n'était pourtant pas le désir qui manquait. Et vint un moment où pendant cette fameuse soirée, Gabriel et moi décidâmes de nous isoler. La pièce dans laquelle on se trouvait était bien trop sombre pour pouvoir en définir la fonction. Mon regard ne percevait rien mais ma peau sentait avec fièvre les lèvres de Gabriel l'effleurer. Tout était là pour qu'enfin nous puissions braver les limites qu'on s'était jusque là imposées... Sauf qu'il était évident que cela ne satisferait en rien nos esprits farfelus. Et comme si nous avions réussis à communiquer par la pensée, nous nous mîmes à rire d'un même éclat face à ce que nous nous apprêtions à faire.

MICHELLE ✻ Pensez-vous vraiment mériter ce corps mon cher Gabriel ?
GABRIEL ✻ Hum, je rectifie. Que seriez-vous prête à accomplir pour m'en en priver gente demoiselle ?
MICHELLE ✻ Je me trompe ou c'est un défi que tu me lances ?
GABRIEL ✻ C'est toujours agaçant de l'avouer mais tu ne te trompes que trop rarement ma chère Michelle...

Le regard de GabRiel s'attardant dans le mien me fit sortir de mes pensées. Quand je reconnu le sourire que ses lèvres affichaient, je devinai les mouvements qui suivraient. C'est donc sans lutter que je l'observais s'installer au dessus de moi et que je laissai retomber ma nuque sur l'herbe fraiche.

GABRIEL ✻ Vraiment, aucune éducation les jeunes de nos jours.

Son haleine m'enivrant, je ne me pus m'empêcher de frémir au contact de sa peau sur la mienne. A l'instar de ses moments d'humanité, j'appréciais plus que tout ses gestes délicats. Même si je savais que cela faisait partie du jeu...

GABRIEL ✻ Mais comme je suis bon prince, un simple baiser suffira à oublier tes mauvaises manières.

La distance qui séparait nos deux visages était si infime qu'un rien suffisait pour que nos lèvres entrent en contact. Au point que j'en devinais la douceur sans même avoir besoin de les effleurer. Mon regard perdu dans la malice de ses prunelles, mon âme de joueuse balaya la romantique qui avait prit place en moi quelques secondes de trop. Mes lèvres effleurèrent alors une fraction de seconde les siennes avant de se perdre sur sa joue pour atteindre finalement son oreille.

MICHELLE ✻ En attendant, mon cher ami, ce n'est pas moi qui suis sur toi mais visiblement l'inverse. Donc si tu tiens vraiment à me faire racheter mes mauvaises manières, il faudra racheter les tiennes dans un premier temps. Et ce, bien entendu, depuis que l'on se connait...