« an another saturday night » [ Sixtine ]

« an another saturday night »
Sixtine H ; Reese W

« an another saturday night » [ Sixtine ] 2vaxok9

Septembre 2009 ; Samedi soir
Environs minuit et une bonne vingtaine de minutes
Providence city ; What’s

« an another saturday night » [ Sixtine ] 2lk8rko

Le samedi soir, sur le campus, il y avait toujours au moins deux-trois fêtes à ne surtout pas rater. Et généralement, Reese se débrouillait pour passer le plus de temps possible à chaque fête, et rester à celle où il avait une attache…
Mais ce soir, il en avait décidé autrement. Ce soir, il préférait rester éloigné du campus. Alors il était venus dans la boite la plus branchée de la ville, le What‘s. Et cela devait faire à peu près deux heures qu‘il y était. Dès qu‘il était entré, il avait su que c‘était une mauvaise idée. Et pourtant, il était resté, il s‘était laissé aller sur la piste de danse, il s‘était laissé fait draguer par une bande de trois jeunes étudiantes complètement bourrées, il s‘était laissé servir un verre, puis deux, puis sept, puis quinze, puis… il n‘avait plus compté.
Pourquoi ? Pourquoi était-il venus ici ce soir ? Sérieusement, qu‘est-ce que cela pouvait faire ? Et qui cela intéressait-il ?
Ce soir, il s’était habillé d’un simple t-shirt *, d’un jean Diesel, avec une ceinture noire Le temps des Cerises, des converses grises et sa chaîne en or blanc. Cela n’avait rien d’élégant ou même de particulier, mais il ne cherchait rien ce soir. S’il avait dragué, ce n’était pas parce qu’il était intéressé, mais c’était parce qu’il voulait s’amuser. Même si, en réalité, ce soir, il avait tellement bu, qu’il ne se souvenait même plus s’il s’était vraiment amusé.
Bourré ? Il n’était même pas sûr de l’être. Il avait beau être à moitié avachi sur le comptoir, il était tout de même conscient de ce qui se passait. Et même s’il ne contrôlait plus ses mouvements, devenus brusques, ni ses paroles, devenues étrangement incompréhensible, il savait où il était et ce qu’il faisait. Enfin, il n’était même pas sur de savoir pourquoi il faisait ça, mais il savait qu’il n’était pas sûr que… Enfin… Il ne savait plus en réalité.
Fixant son verre de vodka citron-coca juste devant ses yeux, il observait le mélange avec concentration. C‘était curieux comme après plusieurs verres d‘alcool tout devenait différent à nos yeux. Par exemple, son verre lui semblait remplit d‘un élixir qui n‘attendait qu‘une chose: être bu. Et tout autour de lui, il ne voyait qu‘un mouvement flou de gens dansant et riant, se laissant aller au rythme de la musique. A chaque fois qu‘il essayait de décrocher son regard du verre, une incroyable envie de vomir le prenait. Et à chaque fois qu‘il regardait son portable pour jeter un coup d‘œil à l‘heure qu‘il était, l‘envie de vomir s‘amplifiait encore. Et quand il y réfléchissait vraiment, au pourquoi du comment, il sentait sa gorge se serrer.
Parce qu’il en avait marre de sortir avec Polynn simplement pour les affaires de son père.
Parce qu’il était jaloux de cet Ezeckiel qui sortait avec Mailys et qui s‘amusait à se faire Sixtine quand il le souhaitait.
Et surtout, oh oui surtout, parce qu‘il ne voulait vraiment pas revoir son passé refaire surface…

Sixtine s'était levée ce matin d'un air gronchon. Pourquoi ? Elle aurait aimait par dessus tout réussir à dormir jusqu'à exactement 23h00. & oui, une soirée entre filles pour la tournée des bars était prévu, et même si elle en était une habituée, c'était aussi bon à chaque fois ! Alors, pour montrer au monde entier qu'elle ne voulait pas vivre cette journée mais seulement la soirée, elle avait prit comme petit dèjeuner un martini-schwepps et un joint piqué à Ezeckiel. Assise sur le comptoir, balançant ses jambes comme à son habitude, la jeune femme avait attrapée la télécommande afin de mettre de la musique, à fond, dans la petite cuisine. Evidemment Olympa était venue se plaindre des méfaits d'une musique à ce niveau de son et vu que Sixtine s'en voulait d'avoir passer une énième nuit avec Eze' alors qu'elle savait que sa meilleure amie l'aimait, et que c'était réciproque apparemment, Sixt' avait baissée le son avant de disparaitre en excuses dans la salle de bain pour se prendre une douche.

Lorsqu'elle était sortie de la salle de bain, il n'était que 13h00, et il allait faloir trouver un moyen pour faire passer la journée. Son portable n'arrêtait pas de sonner, mais là, elle n'avait aucune envie d'être sociable. Seulement ce soir quand elle serait prête pour. Nah. Ramassant sa tignasse blonde en queue de cheval, Sixtine partit donc à la conquête du monde. C'est à dire, mettre son iPod à ses oreilles, la musique à fond, et prendre le bus tant qu'il avance. Honnêtement, les peu sachant ceci la prenait souvent pour une folle, mais cela ne l'empêchait pas d'être dans la confrérie la plus populaire et respectée de l'université, alors ... Qu'importe ?
Sixt' rentra dans son studio de confrérie vers 20h30. Elle avait les oreilles qui bourdonnées et avait fait 3 fois le tour de la ville en transports en communs et 6 fois le tour de son iPod à petite mémoire. Le studio était vide, sûrement un before organisé au dernier moment (elle avait éteint son portable), mais c'était bien ainsi. & voilà que Sixt' s'était jetée sur son lit pour une petite sieste ... Seulement voilà, elle se réveilla lorsque Elizabeth & Jude tembourinaient la porte. Honteuse, elle les installa devant la playstation 3, mario kart sur l'écran, et alla se préparer rapidement. Elle resortit vêtue d'un t-shirt long et taggué jusqu'aux mi-cuisses, d'un leggings noir et de haut talons comme à son habitude. Attrapant son sac à main les filles sortèrent, direction les bars.

Vers deux heures du matin, Sixtine avait déja perdue Jude dans les bras d'un blondinet depuis longtemps, et Elizabeth était tellement saoule que Sixt' n'hésita pas à la mettre dans un taxi en donnant pourboire et adresses au chauffeur, tout en précisant que s'il touchait à sa copine elle saurait le retrouver. Claquant la porte du taxi, elle le regarda démarrer et restait plantée là, au milieu du grand trottoir. En face d'elle : Le What's.
C'est donc sourire aux lèvres qu'elle entra de son pas assuré. En effet, Sixtine était bien un peu "joyeuse" et un peu défoncée, mais elle tenait plutôt bien encore, même si ses gestes n'étaient pas aussi assurés qu'en temps normal. Accoudée au comptoir pour se prendre un cocktail, un jeune homme bien mignon vint lui payer. Elle lui promit alors de le rejoindre sur la piste de danse prochainement. Genre. Sirotant son cocktail, elle regardait autour d'elle lorsqu'elle le vit. Reese. Oula, il était fait celui là. Mais qu'est ce qu'il était mignon ainsi. Enfin bref; elle s'approcha, lui tapota l'épaule tout en se tenant à lui pour garder son équilibre.

_ Hey; Reese. ça va mon chou ?

Sixtine lui souriait, tentant de garder son regard, ce qui était plutôt difficile. Alors elle se tourna vers le barman et commanda un verre d'eau, buvant au passage la vodka citron-coca de Reese.

_ Tu veux pas boire ça ? Je sais, c'est dégueu l'eau là, mais j'crois que c'est l'mieux à faire. S'tu veux on rentre ? J'pense que Guddy, toi & moi, on pourrait s'amuser dans l'studio avec la playstation ... ça te dis ?

« Qu’est-ce que… ? »

C’était ce que Reese détestait le plus lorsqu’il était bourré: son cerveau qui marchait au ralentit. Avant même qu’il s’en rende vraiment compte, une déesse de la nuit était venus le voir, lui parler, et lui piquer son verre. Ou peut-être était-ce simplement la belle Sixtine qui venait de débarquer de nulle part, elle aussi apparemment bourrée. Mais elle pensait à quoi au juste ? Elle croyait vraiment que c’était une bonne idée de s’approcher d’aussi près d’un Reese bourré et incontrôlable qui ruminait depuis plusieurs heures ? Et sérieusement, lui piquer sa vodka citron-coca et lui prendre un verre d’eau à la place ? Et après elle osait lui parler de Guddy, et lui proposer d’aller jouer à la play ?
Mais elle allait pas bien dans sa tête cette pauv’fille…

« Mon verre… » Reese restait le regard fixé sur son verre qui se trouvait maintenant sur le comptoir, vidé par la bouche sauvage de cette blondasse sans cœur. « Mon verre… Ma vodka… » Il avait une petite voix, et il faisait une moue de petit garçon à qui on avait pris sa grenadine tant mérité. « Ma vodka citron-coca adorée que j’aime tant… »

Alors qu’il fixait toujours son verre vide, le barman apporta le verre d’eau. Reese posa lentement son regard sur le verre d’eau, puis reposa son regard sur son verre vide, et finit par planter son regard (du moins il essaya) dans celui de Sixtine. Bourré comme il était, il la trouvait encore plus belle que d’habitude. Et sans qu’il s’en rende vraiment compte, il tendit sa main vers son visage et replaça avec douceur une mèche rebelle correctement. La seconde d’après, il se mit à froncer des sourcils et la toisa d’un regard noir presque crédible.

« Tu m’a piqué mon verre ! Coupable ! Tu es coupable ! Et tu veux qu’on aille jouer à la play ? » Puis, en l’espace d’une seconde, son regard se baissa et Sixtine avait devant elle un petit garçon tout triste nommé Reese… « Je sais même plus comment on allume ce machin alors sérieusement… Et tu m’a piqué mon verre… T’es méchante avec moi Six’… Et en plus j’suis sur que tu t’es encore tapé Ezeckiel la nuit dernière… Vi, t’es méchante… Et puis en plus en plus, eh bah je t’en veux. »

Il se tourna alors vers le barman et commanda deux verres de vodka citron-coca. Non, n’allez pas croire qu’il comptait en payer un à Sixtine, les deux étaient pour lui. Egoïste ? Nan, bourré et inconscient. La pauvre Sixtine allait devoir supporter les sautes d’humeur et l’étrangeté d’un Reese bourré et déprimé, un samedi soir à une heure tardive.
Il lui jeta un regard en coin, haussa les épaules, puis quand le barman apporta les deux verres, il en prit un dans chaque main et les bu entièrement, un par un, d’un cul sec à chaque fois. Puis il les reposa sur le comptoir, et se tourna complètement vers Sixtine, la regardant droit dans les yeux. Dans un élan de légère lucidité, sa voix redevint sérieuse pendant quelques secondes.

« Si ça va ? Non. Si je suis ton chou ? Non plus Six’. Qu’on rentre ? J’veux bien. Qu’on aille dans mon studio ? Pas de soucis. Qu’on joue à la play’ ? Or de question. Que Guddy passe le reste de la nuit avec nous ? Impossible, il est de sortit ce soir, tout comme mes colocataires… Tu m’a bu mon verre et tu m’a dérangé alors que j’avais rien demandé, donc tu dois te faire pardonner. T’as pas le choix. » Sur ces mots, il rapprocha son visage de celui de Sixtine, et avec un sourire amusé et plein de sous-entendus, il murmura. « Et si tu n’as pas d’idée, j’en ai quelques unes à te proposer… »

Reese se recula légèrement, regardant Sixtine de haut en bas et de bas en haut avec intérêt. Elle était sexy ce soir, c’était certain. Alors qu’il allait prendre le verre d’eau qu’il n’avait pas encore touché, un homme blond vint vers eux deux. Il était plutôt grand et musclé, et avec l’alcool qu’avait ingurgité Reese, ce mec paraissait plutôt mignon. Il s’approcha de Sixtine et la regarda avec un air menaçant et violent. Reese le fixa assez étrangement sans vraiment s’en rendre compte.

« Hey, toi là, t’avais pas dis que tu viendrais me rejoindre sur la piste de danse ? »

« Ca m’étonnerait qu’elle t’ai dis ça. Et même si elle l'a fait, elle n'a, a mon avis, jamais eut l'intention de te rejoindre... »

« T’es qui toi ? Et tu sors d’où ? D’un trou à rat ? »

« Nan, du ventre de ma mère, comme tout le monde normalement…. Allez, barre-toi et laisse mon amie tranquille ou j‘t‘en colle une. »

Reese avait répondus avec un air dégagé et bien qu’il paraissait loin d’être en état de frapper ce mec, il parlait très sérieusement. Le blond se mit à rire, se foutant littéralement de la menace de Reese, puis il attrapa le bras de Sixtine et voulus l’emmener avec lui. Mais à peine avait-il touché la jolie blonde, que Reese avait bondis sur le blond baraqué et lui avait collé une bonne droite. Le blond avait lâché le bras de Sixtine et attrapa Reese, puis le plaquant contre le comptoir, il lui murmura à l’oreille: « T’aurais jamais du faire ça mon gars » . Ne laissant pas le temps à Reese de répondre, il lui colla une droite, puis une gauche, puis une autre droite, puis… Puis Reese lui foutus un coup de genou dans l’entre-jambe, un coup de coude dans le visage et… Plus rien. Des mecs de la sécurité étaient intervenus, séparant les deux sauvages et éloignant le blond de Reese et Reese du blond.
Les deux gardes qui tenaient Reese le lâchèrent et lui demandèrent de sortir de la boîte et de ne plus revenir avant un moment. Mais Reese, complètement sonné et bourré à la fois, ne comprit pas un traître mot de ce qu’ils avaient dit et s’affala sur le comptoir pour ne pas tomber par terre.

Reese était sûrement le seul mec au monde à avoir toujours l'air aussi mignon et charmeur, et non débile et con, lorqu'il était bourré. Cependant, cela ne restait apparemment que physique, car il devenait d'une irritabilité déconcertante. Enfin, pour toute personne autre que Sixtine. Elle avait l'habitude depuis ... 15 ans ? qu'ils se connaissaient. Si les deux jeunes étaient plutôt du genre à changer soudainement d'humeur dans la vie de tous les jours, Reese était bien pire avec de l'alcool plein le corps. Mais voilà, elle en avait aussi prit l'habitude, alors, lorsqu'elle bien moins faite que lui comme ce soir, Sixt' prenait les choses avec le sourire, lui faisant parfois croire qu'elle était sérieusement intéressé et préoccupé par ses paroles. Cela marchait, à croire que monsieur en avait besoin. Voilà pourquoi, à ce moment même elle le regardait d'un regard de biche, prête à affronter le scandale de la boisson à Reese qu'elle venait de finir. Cependant, lorsqu'il s'avança pour lui replacer une mèche, elle ne put s'empêcher de frissonner, et serra les dents pour ne pas bouger. Il fallait l'avouer, les gestes tendres de Reese était à tomber par terre. Même sans effort vestimentaire, complètement bourré, il arrivait à être d'un charme inaccessible. D'ailleurs, Sixt' se demandait bien pourquoi il n'y avait pas une foule de trainées autour de lui ... Peut être les avait-il agressé ? Cette pensée la fit sourire. Cependant, le changement d'humeur de Reese fut brusque, et son sourire s'éteigna alors qu'elle leva les yeux au ciel en l'écoutant se plaindre avant de retomber dans une enfance inconsciente.

_ T'es bourré & je t'ai entendu Reese. Arrête de grogner vis à vis d'Eze' alors que tu t'ai tapé sa dealeuse de petite copine.

Cependant, son sourire revint vite alors qu'elle s'accoudait au comptoir et le regardait commander sa énième boisson. Deux d'ailleurs. Evidemment Sixtine savait qu'ils n'étaient pas pour elle, ce n'était pas son genre à Reese; mais elle avait bien en tête de lui en piquer une. Malheureusement ce fut un échec, car monsieur attrapa les deux verres en même temps. Sixtine commanda donc une vodka-ananas et s'approcha de l'oreille du barman _ Mettez cela sur la facture de monsieur; suivit d'un clin d'oeil et d'un sourire charmeur. Mais voilà, à peine commencait-elle son verre que Reese se tournait vers elle avec un semblant de lucidité. Sixtine haussa des épaules d'un air faussement découragé, toujours son sourire malicieux aux lèvres. Evidemment. Des idées à proposer hein ?

_ T'es pas marrant chou. Bon; propose toujours.

Action légèrement causé par l'alcool, Sixtine se mit alors à rire, d'un rire léger et cristallin, presque cassé par l'alcool. Cependant, voilà un monsieur qui revenait, semblant attendre quelque chose de leur part. Sixt' envoya un regard glacial au blond pour lui faire comprendre de dégager. Cela ne fonctionna pas, et c'est seulement quelques secondes plus tard, lorsqu'il prit parole, qu'elle le reconnut. & merde. Sixt' soupira, sachant que monsieur bourré, alias Reese, allait forcément réagir ... Ce qui ne tarda pas. Bientôt ce fut bataille générale entre les deux, et toutes les personnes les entourant se mettaient soit à fuir soit à hurler des paris à la con. Sixtine, d'un air lassé s'asseya sur l'un des tabourets du comptoir en attendant les vigiles; elle y était habituée. Cependant, regardant Reese se battre et donner des coups, elle était plutôt impressionnée vu l'alcool ingurgitée et ne pu s'empêcher de sourire, rougissant légèrement. Bref, les vigiles arrivèrent enfin, les firent promettre de quitter les lieux. Reese acquisa d'un air absent avant de s'affaler de nouveau sur le comptoir. Sixt' ne savait pas vraiment comment le faire sortir de là et fit par feeling. Elle se faufila derrière Reese, et posa ses mains sur les large épaules de monsieur tout en se penchant vers son oreille et prenant une voix qui se voulait séductrice.

_ Reese darling; tu avais des propositions à me faire ? Sortons d'ici veux tu ...

Elle se mit à ses côtés et de sa main légère lui releva le menton afin qu'il la regarde. Sixt' ne pu s'empêcher de lui faire un clin d'oeil et de poser sa main sur celle du jeune homme. Les vigiles semblaient vouloir revenir donner leur ordre, mais elle leur fit un signe de la main pour qu'ils patientent.

_ Allez vient, s'il te plait. Tanpis pour la play' et Guddy, on fera sans. Je n'ai vraiment pas envie de finir la soirée au comissariat, donc fait un effort.

Comment il avait fait ? Lui-même ne savait pas. Tout semblait en mouvement autour de lui. Et c’était à peine s’il se souvenait de ce qui venait de se passer. Il était là, affalé sur le comptoir, le regard dans le vide, sa lèvre en sang, des courbatures dans le dos et sans doute quelques petites blessures au visage. Il était là, sans vraiment l’être en vérité. Il était dans ses pensées, sans vraiment savoir à quoi il pensait. Et alors qu’il ne savait même plus où il était, une paire de mains douces et légères se posèrent sur ses épaules, et une voix délicieuse et séductrice arriva jusqu’à son oreille…

« Reese darling; tu avais des propositions à me faire ? Sortons d'ici veux tu ... »

« …Mhm, laisse-moi déesse de la nuit… »

Il ne savait même pas à qui il s’adressait, et tout ce qu’il savait à cet instant, c’est que cette fille, qui qu’elle soit, avait un pouvoir magique puissant. Cette fille l’attirait, et il ne savait même pas pourquoi ni comment. Cette fille aurait pus lui faire faire n’importe quoi en un simple claquement de doigts. Mais en avait-elle seulement conscience ?

« Allez vient, s'il te plait. Tanpis pour la play' et Guddy, on fera sans. Je n'ai vraiment pas envie de finir la soirée au comissariat, donc fait un effort. »

« Je ferais tout ce que tu veux, oh déesse de la nuit, mais laisse-moi la vie sauve, je mérite pas de mourir. Je suis trop jeune et trop beau pour ça… »

La suite ne vint pas, Reese se tut, incapable de prononcer quoi que ce soit de plus. Il ferma les yeux pendant un moment, puis prit la main de la déesse et lui fit signe qu’elle pouvait l’emmener n’importe où, il la suivrait jusqu’au bout du monde s’il le fallait. …Quoi que le bout du monde, à pied, dans cet état là, il aurait du mal, mais après tout, pourquoi pas ?
Voyant tout ce qui l’entourait mélangé dans un mouvement flou et coloré, il se sentit bouger, et alors qu’une envie de vomir le prenait de plus en plus, soudain, un vent frais vint lui fouetter le visage. Dehors, ils étaient dehors. Reese se sentit alors un peu mieux. L’air frais, la musique bruyante en moins, le calme et l’ambiance agréable de la nuit, tout semblait lui rendre un peu de lucidité… Mais alors vraiment qu’un peu.
Il voulus lâcher la déesse blonde, mais il ne s’en sentit pas capable, et finit par s’accrocher d’avantage à elle, se retrouvant face à face avec elle, lui tenant les hanches. Elle était si proche, si belle. Oh douce déesse de la nuit, qui es-tu ? Quel est ton nom ? Et… quel est ton secret ?
Reese, bien que bourré, réussit à regarder avec admiration la belle créature qu’il avait juste devant lui.

« Et on fait quoi maintenant, déesse de la nuit ? »

Reese se perdait dans le regard si profond de la belle blonde. Ses traits de visage étaient si parfait, ses cheveux si soyeux, ses lèvres si tentantes, ses yeux si beaux… Était-ce une déesse ou un ange ? Peut-être son ange gardien ? Oui, ça devait être son ange gardien. Ou peut-être une hallucination ou une illusion ? Oui, sans doute l‘un des deux. Il ne savait pas. Et il ne voulait pas chercher à savoir.

« …Aussi belle que tu sois, et sans vouloir te vexer, je connais une fille bien plus belle encore… Elle était avec moi ce soir, avant que tu sorte de nulle part… D’ailleurs, je me demande où elle est… J’espère qu’elle n’a pas fuis en me voyant comme ça. C’est vrai que j’ai l’air pathétique, alors qu’elle était merveilleusement belle ce soir… » Il leva les yeux au ciel, cherchant, malgré la luminosité dut aux lampadaires, des étoiles dans le ciel. « Elle est si différente des autres, et on se ressemble tellement… »

Se détachant de la jolie blonde, il se mit à marcher sans savoir où il allait, sans regarder où il marchait, et sans but précis. Puis, n’arrivant pas à bien marcher vraiment droit, il se retourna brusquement en ouvrant les bras et en ayant l’air furieux. Reese était connus pour être lunatique en tant normal, mais lorsqu’il était dans un état comme celui-là, ses sautes d’humeur étaient bien pire que tout. Et gare à ceux qui se trouvaient à ses côtés…

« Et Ezeckiel ! Qu’est-ce qu’il a de plus ?! Des lunettes ? Mais quel ringard ce mec ! Et il arrive quand même à avoir Sixtine quand il le veut ! Et le pire, c’est que… » Sa voix se cassa, et il continua dans un triste murmure, la tête baissé. « Lorsque je rencontre une autre fille, il faut qu’il la prenne aussi ! Et qu’importe qu’il sorte avec Mailys, je suis sûr qu’il couchera quand même avec d’autres filles, Sixtine comprise… Alors que moi… »

Puis il releva le menton, posant son regard sur la jolie blonde, et s’approcha d’elle d’un air déterminé, bien qu’il ne marchait pas vraiment droit. Arrivé à sa hauteur, il voulut dire quelque chose, mais il resta silencieux en s’apercevant qu’étrangement, cette jolie déesse avait un air de ressemblance frappant avec Sixtine.

& voilà que Sixtine se nommait "déesse de la nuit". Honnêtement, c'était la première fois que Reese l'appelait ainsi; même pour des soirées où il était bourré à ce point là. Nan parce que là; Sixt' se demandait s'il se souviendrait de quoique ce soit le lendemain, et d'après elle la réponse semblait être un non. Elle même n'avait que bu une petite dizaine de verres, habituée comme monsieur, cela ne suffisait pas pour 'partir' à ce point là; même si elle avait plutôt chaud et que parfois elle voyait un peu flou ou n'arrivait plus trop à garder son équilibre, ou même qu'elle n'arrivait plus à faire des phrases entièrement correctes. M'enfin bon, ça passait quoi. Elle était tout de même loin de l'état de son ami, et ce décalage était inhabituel, car lorsqu'ils passaient leur soirée ensemble, ils finissaient souvent dans le même état. Mais ici cela n'avait pas été le cas, et disons qu'ils ne devaient pas avoir aborder le début de soirée de la même façon; c'était peu de le dire. Sixtine avait encore de quoi faire quelques joints dans son sac à main, mais vu l'était de Reese elle préféra ni lui en proposer, ni s'en fumer une de peur que monsieur pête son câble pour en avoir; en effet un tel taux d'alcool assortit au bienfait du joint ne l'aiderait point à rentrer ce soir. Habituellement Sixt' n'était pas aussi préventive; mais il s'agissait là de Reese. & lorsqu'il s'agissait de Reese, tout était différent pour Sixtine, tout.

_ Reese darling; tu avais des propositions à me faire ? Sortons d'ici veux tu ...
_ …Mhm, laisse-moi déesse de la nuit…
_ Allez vient, s'il te plait. Tanpis pour la play' et Guddy, on fera sans. Je n'ai vraiment pas envie de finir la soirée au comissariat, donc fait un effort.
_ Je ferais tout ce que tu veux, oh déesse de la nuit, mais laisse-moi la vie sauve, je mérite pas de mourir. Je suis trop jeune et trop beau pour ça…

Il délirait complètement; & Sixtine ne pouvait s'empêcher de glousser aux diverses paroles du jeune homme à cause du taux d'alcool légèrement inférieur, mais toujours présent, qui lui coulait dans les veines. Pourtant, elle tenta de reprendre son sérieux et fut aidé par un Reese quasi volontaire, si l'on pouvait utiliser ce terme pour quelqu'un dans un état pareil. En effet, elle sentit la main de Woodsen se serrer autour de la sienne, et mettant son bras autour de ses frêles épaules, elle se mit à avancer vers la sortie, avec un peu de difficulté tout de même. Reese sembla perdre connection avec le temps réel quelques secondes, mais Sixt' ne s'inquiéta pas et fut aidé par un charmant videur. Lorsqu'ils fut dehors elle laissa partir le videur et se posa dos contre un mur afin de souffler; alors que Reese se retournait pour lui attraper les hanches. Si elle ne s'était pas à ce point inquiéter pour la non stabilité de monsieur, Sixt' aurait été tentée de le repousser. Ah non mais oh, qu'est ce qu'il faisait. Enfin, voilà qu'il prit parole et qu'elle comprit qu'il était réellement en train de délirer. Il ne la reconnaissait pas ... & on fait quoi dans ce genre de situation ? Elle le laissa donc parler, souriante d'un air amusé malgré tout. Finalement, c'était pas mal de l'entendre parler d'elle même. Sa main effleura et caressa doucement la joue de Reese lorsqu'il parlait; c'était tellement touchant. Elle aurait aimé lui murmurer des mots à l'oreille, le serrer contre elle; mais voilà, il ne semblait pas prendre conscience que c'était elle, Sixtine, et pas une autre blonde. Cependant, il se détacha brusquement, fit quelques pas et se retourna d'un air furieux. Sixtine fronça les sourcils, tentant de comprendre. Venant de Reese, ces paroles faisaient mal car elle ne voulait pas le blesser. Evidemment, jamais il ne lui aurait dit en face malgré tout. Ezeckiel ... Pourquoi Reese se préoccupait-il à ce point là de son coloc'. Sixtine avait beau savoir que Woodsen était bourré, là à quelques centimètres d'elle, cela ne l'empêcha d'être à son tour, furieuse.

_ Putain mais tu me gaves Reese ! Arrête donc de te plaindre ! & toi, ne sors-tu pas avec cette affreuse Polynn juste pour faire plaisir à ton père alors que tu te dis indépendant ? Ne couches tu pas avec toutes les premières venues ?! Comment oses tu ... ? Tu es exactement comme Ezeckiel, pas mieux ni pire. Va te faire foutre et démerde toi tout seul pour rentrer !

De toute façon, comprenait-il une seule de ces paroles ? Sixtine en avait les larmes aux yeux : la fatigue, l'ivresse ... les sentiments ? En effet, si elle était furieuse et voulait le blesser, c'est bien parce qu'elle s'en voulait. Elle s'en voulait de le blesser ainsi, inconsciemment. Cependant Sixt' n'arrivait pas à l'admettre. D'un air dégouté, ce fut son tour de se retourner et avancer le long de la rue, s'allumant finalement son joint tant désiré. Elle marchait nerveusement, inspirant fortement pour se calmer. Lorsqu'elle se retourna, il n'avait pas bouger. Elle s'essuya les yeux d'un geste vif et énervé et reprit route inverse pour le retrouver. Non loin de lui elle interpella un taxi qui s'arrêta à leur hauteur, sous un regard béat de Reese saoul.

_ On rentre Reese. Car, oui, c'est bien moi : Sixtine. Allez, hop on y a. Merde; t'es vraiment pas possible. Je suis trop faible face à toi, j'devrais même plus trainer à tes côtés.

Sixtine, tentant de maitriser sa voix cassée, le poussa à l'intérieur, jeta son mégot au sol, et s'asseya à ses côtés dans le taxi. Donnant l'adresse au chauffeur, elle regarda Reese d'un air désolé. Puis, malgré l'odeur d'alcool de celui ci, Sixt' s'approcha de lui, fit passer sa main doucement dans les cheveux bruns du jeune homme puis colla ses lèvres aux siennes d'un geste quasi désespéré.

Et merde. Oui, c’était elle. C’était Sixtine qu’il avait en face de lui. Et il s’en rendait compte maintenant. Du moins, il s’en rendait compte sans vraiment s’en rendre compte. Il savait qu’elle était là, devant lui, mais c’était à peine s’il se souvenait avoir parlé d’elle quelques secondes plus tôt, et encore moins de s’être battu pour elle, et avant ça de l’avoir presque dragué sur le comptoir du bar… Non, plus il reculait dans le temps, plus c’était flou et incertain. Mais à vrai dire, en cet instant, ce qui avait pus se passer avant, il n’en avait rien a faire.
Là, ce soir, cette nuit, devant cette boîte de nuit, à côté de ce lampadaire, complètement bourré, Reese se rendait compte que cette déesse en face de lui, c’était Sixtine, et que Sixtine, il l’avait toujours aimé. Oui, aimé. Il y a bien longtemps de cela maintenant, ils formaient un groupe d’amis inséparables, Hakan, Sixtine et lui. Et puis, Reese était tombé sous le charme de la jeune blonde, et rapidement, c’était passé d’une simple attirance, à un amour fou. Mais cet amour avait gâché l’amitié entière du groupe, le brisant à jamais. Suite à quelques erreurs que Reese s’était promis d’effacer de sa mémoire, Hakan était repartit vivre en Suède, ne donnant plus jamais signe de vie. Avec lui, Reese avait fait partir ses sentiments pour Sixtine, préférant oublier et cacher à jamais son amour pour cette belle blonde, car jamais il n’aurait voulus reperdre une amitié à cause d’un amour. Jamais.

« Putain mais tu me gaves Reese ! Arrête donc de te plaindre ! & toi, ne sors-tu pas avec cette affreuse Polynn juste pour faire plaisir à ton père alors que tu te dis indépendant ? Ne couches tu pas avec toutes les premières venues ?! Comment oses tu ... ? Tu es exactement comme Ezeckiel, pas mieux ni pire. Va te faire foutre et démerde toi tout seul pour rentrer ! »

La violence des mots de Sixtine le frappa en plein cœur. Malgré l’alcool qui circulait dans son sang, il avait comprit Sixtine et il aurait voulus pleurer s’il n’était pas un incapable bourré âgé de 20 ans et planté devant cette boîte de nuit en cette nuit fraiche et éclairée.
Mais que voyait-il ? Était-ce des larmes que Reese voyait dans les yeux de Sixtine ? Il voulut dire quelque chose, et passer sa main sur la peau douce de Sixtine, mais il n’y arriva pas. Il la vit se retourner et commencer à s’éloigner. Il voulut la retenir, mais ses bras ne bougèrent pas. Il restait là, planté comme un con, bourré jusqu’à la moelle, inconscient et conscient à la fois. Et elle, sa déesse, sa blonde, son ange, sa princesse, son unique véritable amour, elle partait se fumer un joint. Mais elle se retourna et vint le retrouver. Et alors qu’elle appelait un taxi, des mots quasi-inaudibles sortirent de la bouche de Reese sans même qu’il le veuille.

« Je ne sors pas avec Polynn par plaisir, crois-moi… »

« On rentre Reese. Car, oui, c'est bien moi : Sixtine. Allez, hop on y a. Merde; t'es vraiment pas possible. Je suis trop faible face à toi, j'devrais même plus trainer à tes côtés. »

Avant même que Reese n’est pus vraiment entendre les derniers mots de Sixtine, il se sentit poussé dans le taxi, et du se forcer à y entrer s’asseoir. Il n’eut pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit, qu’il était déjà tourné vers Sixtine, à la regarder… et à l’embrasser !? Il mit plusieurs secondes avant de réaliser ce qu’il se passait, mais l’excitation, le plaisir, l’ivresse, la tentation étaient tellement grandes, qu’il se laissa faire, y mettant du sien. Il se rapprocha d’elle, posant sa main gauche sur la joue de Sixtine, la caressant doucement. Il aurait voulus que ce baiser ne s’arrête jamais. Les lèvres qu’il embrassait avaient un goût agréablement surprenant, c’était sucré, doux et délicieux. Inoubliable… Vraiment ? Mais tout deux savaient que Reese n’aurait plus aucun souvenir de quoi que ce soit à son réveil. Et même s’il faisait tous les efforts du monde pour rester conscient en cet instant, à son réveil, il n’avait aucune chance de se souvenir de sa soirée. Aucune…
Décollant doucement ses lèvres de celles de sa déesse, il se mordit légèrement la lèvre inférieur. Elle était tellement belle, tellement attirante, tellement envoutante. Pourquoi ne tombait-elle dans ses bras que lorsqu’il était bourré ? Les quelques précédentes fois s’étaient déroulés également suite à une soirée arrosée où tout deux avaient bus. Et à chaque fois, c’était la même chose, au réveil, ils en riaient, puis n’en parlaient plus jamais…

« …Sixtine… Tu sais très bien que dans quelques heures, ce baiser sera aussi flou que le reste… Alors pourquoi ? »

Il avait murmuré sans vraiment savoir pourquoi. A vrai dire, il aurait sans doute mieux fait de ne pas briser le silence. Ils étaient si bien l’un contre l’autre, à se regarder dans les yeux, à être si proche que leurs lèvres s’effleuraient et que leur respiration se mêlait ensemble. Ils étaient si bien qu’on aurait dis un couple. Un couple si beau, si parfait, si vrai. Un couple qui n’en était pas un, et qui n’en serait sans doute jamais un. Tout semblait contre eux. Polynn, Ezeckiel, Ezelmée, Harlow,… Hakan. Ils semblaient tous être unis pour les détruire. Et pourtant, ils n’avaient pas besoin de tout ce monde pour ne jamais former un couple. Aucun des deux ne semblaient voir qu’ils étaient fait l’un pour l’autre, alors que c’était une évidence. Seulement, comment le voir ? Comment comprendre ?
Et ce n’était pas ce soir que ça allait se faire. Trop bourré, Reese ne se souvenait même plus du jour qu’on était, alors pensez-vous… Alors quand ? Quand est-ce que ce sera le moment ? Leur moment ? Quand est-ce qu’ils comprendront ? Quand est-ce que Reese, réellement conscient, verra dans son cœur l’étoile nommée Sixtine ? Quand est-ce qu’il lui dira clairement qu’il l’aimait, et qu’il l’avait toujours aimé au fond de lui ?
Pas ce soir.
Pas demain.
Sans doute même pas cette année.
Jamais ?
Ne cherchant pas à écouter sa raison, Reese voulut embrasser de nouveau la belle blonde, mais le destin en décida autrement. Le taxi s‘arrêta, le chauffeur parla, et ils durent descendre. Ils étaient devant le campus de l’université. Sans doute du côté du bâtiment sud, mais avec le peu de luminosité et l‘alcool qu‘avait ingurgité Reese, il aurait été incapable de se repérer.

[ hj: Je suis folle, je sais, j'aurais pus attendre pour te rep, mais l'envie était plus forte que la raison Bouh!

Bref je pense que la suite peut se faire directement dans un autre sujet, genre dans le studio de Reese <3 mais c’est toi qui voit x) ]

Sujet Terminé

[HJ : Han je craaaque ... Heart

Bon; je rep' dans l'studio de Reese. Angel

]