Sujet: - la noyade est une mort lente et effrayante... [ Libre ] Mar 9 Juin - 19:04
Se le permettre, s'oublier quelques secondes. C'est derrière le gout particulièrement âpre de mes remords, que j'avais finalement sentit mon corps me lâcher peu à peu et attendre de moi-même un brin de détente et un peu d'oubli, un peu d'autre chose. Jour... Nuit, il n'y avait pas à dire, à chaque instant je ne me sentais plus seule. Fallait-il mettre ce point comme l'arrivée d'une nouvelle schizophrénie? Serais-je devenue le cœur lacéré de Taylor? De là à comprendre les choses, la marge était encore bien présente! Alors oui, penser, se relaxer, ou ne plus penser, voilà plutôt le choix que j'avais fait cette nuit. Faire taire mes pensées et profiter un moment de la chaleur de l'eau pour que chaque point vienne se remettre peu à peu en place dans ma petite tête brune. J'avais décidé de franchir ce pas somme toute peu particulier pour moi en sortant le plus discrètement possible de mon lit. Les murmures des quelques filles de la chambre ne me firent pas le moindre effet, après tout, si je venais à m'échapper des lieux, si je sortais doucement d'ici, qu'adviendrait-il de moi? Aucune de ces idiotes n'auraient encore le cran de venir parler de mes sorties nocturnes, par peur, par crainte d'un possible chantage. C'était évident et cette partie de moi même que je ne comprenais plus venait doucement me murmurer à quel point je pouvais adorer cette sensation de puissance. Bien sur que je l'adorais, certainement trop... Et sous le murmure de mes pas frôlant peu à peu le carrelage, j'ignorais difficilement la chaleur qui s'était allumée au fond de mon ventre. Etais-je donc devenu un monstre au sens propre du terme? L'un de ces êtres qui ne réagit plus en fonction des organes basiques mais d'autres, un être dont le cœur brûle quand il est question de lui et de nul autre? Qu'étais-je donc?
Questions...Questions sans réponse, pas la moindre. A force de m'auto-questionner, j'avais de plus en plus la sensation de trouver ma tête dans un étau, de subir une migraine incessante. C'était illogique, définitivement illogique et blessant pour moi. Ne pas saisir le sens commun de ce qui m'advenait n'avait rien de plaisant. Sans un bruit, je me dirigeais donc vers cette maudite piscine, j'avais eu la sensation d'assez me fondre dans les ombres afin de parvenir à mes fins pour ne pas avoir besoin de trouver un scénario quelconque ayant surveillé les alentours. Le lieu était-il donc condamné? Il y avait de quoi en douter mais à 3h du matin, il était de toute évidence parfaitement déserte. Il n'y avait pas à s'en plaindre! Je levais la tête par dessus le portail: rien, définitivement rien si ce n'est un petit bruit et les bains à remous se mettant en route. En étouffant un soupir, je laissais alors tomber la chemise de nuit qui m'avais permit d'arriver jusqu'ici sans être en maillot pour découvrir la totalité de mon corps. A bien regarder mes jambes, chaque parcelle de mon corps, j'avais de quoi m'enorgueillir. Mon apparence ne changeait pourtant pas, peut-être un peu ma poitrine mais... Impossible, je n'étais définitivement pas enceinte, une impression, rien qu'une stupide impression. Secouant un instant ma tête pour signifier que non, l'idée était bien trop improbable, je vins poser son pied gauche dans l'eau froide pour apprécier cette nouvelle froideur venant peu à peu emplir chaque parcelle de mon corps jusque là quelque peu en ébullition.
Quelques secondes de plus, profiter de cette sensation montant peu à peu en moi et finalement voilà que je baignais entièrement mon corps dans cette eau. Je n'y faisais aucune offrande, j’espérais juste laisser mes questions s'évacuer avec les vagues. Peine et cause perdue, comment pouvais-je espérer une chose aussi stupide? Qu'importe... Fermer les yeux, oublier un moment, essayer de ne plus faire qu'un avec soit, chose définitivement impossible quand en soit on se sent deux. Quoi? Simplement plonger son corps ne suffisait donc pas? Où était donc le piège? Le petit truc que je devais alors ignorer? Il y avait bien une astuce derrière tout ça? Allez sérieusement, craindre la solitude? Aucune chance, non, il y avait bien autre chose et comment pouvais-je le saisir? Voilà que la solution qui m’apparut plutôt claire fut parfaitement stupide: et pourquoi ne pas plonger la tête dans l'eau? Sentir tout son corps soulevé par la froideur du liquide transparent, oui! Plonger... Voilà que je plongeais dans cette eau, seule, pour finir en apnée. Une première minute longue et sans le moindre sens, la sensation de ne parvenir qu'à retenir mon souffle sans que cela ai la moindre répercutions sur moi pour finalement sentir une chaleur grandir peu à peu au fond de mon ventre, plus chaud, plus brûlant, horrible boule au ventre... Un peu de panique en me tenant le ventre, trop de panique et voilà que le "poussin" semblait se noyer peu à peu pour finalement sortir la tête de l'eau quand l'horrible brûlure s'échappe... Mais non, non, reprendre son souffle et... Non impossible, tout bonnement impossible, comment pouvais-je maintenant là tout de suite, faire face à ma conscience? Une voix dans ma tête…
- Allez fais l'idiote chérie, tu m'entends bien non, ou devrais-je dire, tu t'entends!
Un rire aigu, c'était donc ce genre de rire que je possédais? Et c'était donc cette voix chaude mais un brin déroutante que j’assénais à chaque personne chaque jour? Comment était-ce possible d'ignorer ce genre de choses sur soit, mais finalement, comment était-ce possible? Il y avait un truc, oui un maudit truc, je ne pensais pas répondre à cette vision qui me semblait actuellement plutôt déplaisante. Mes mains... Je pouvais encore les bouger, pas de sensation d'engourdissement, rien de trop particulier, de ce fait il était difficilement possible de mettre mon cerveau dans la confidence, il n'était pas responsable, tout semblait fonctionner à merveille mis à part cette maudite vision. Maudite vision qui semblait d'ailleurs peu apprécier de ne pas avoir la moindre réponse.
- Je sais qu'on est orgueilleuse chérie mais tu pourrais au moins me répondre merde!
Orgueil... Certes mais pour le coup j’étais plutôt en train de perdre pied sans comprendre ce qui m’arrivait. A rester bouche bée, je risquais surtout de boire la tasse dans cette maudite eau glacée.
- J'vois que tu ne seras pas bavarde, alors je vais être claire, ha ce que j'aime dire ça... Si tu veux garder un brin de dignité, arrête avec ces questions stupides, la schizophrénie te gêne? Quelle idée de toujours vouloir tout connaitre, fais avec, vie avec chérie, et promis je ne suis pas une hallucination... T'es juste en train de te noyer en fait ma douce, belle inconscience!
Me noyer? De ses mots, je n'avait retenue que l'histoire de la noyade, rien d'autre, pourquoi avait-elle parlé de noyade? C'était improbable, ou c'était ça la noyade? Après tout, quelques secondes auparavant, j’étais bien en train de retenir ma respiration sous l'eau, et si je n’avais plus rien retenu? Si je n’avais pas joué moi même correctement à mon propre jeu? En faisant appel à un brin de souvenirs, il était clair qu'en réalité, je n’étais pas très douée en apnée et qu'en vue des douleurs que j’avais éprouvées quelques minutes auparavant, il était fort probable que mon corps ne m’est pas offert la force nécessaire à m'extirper de la piscine. Étais-je donc en train de me noyer bêtement au fond de cette eau? Seule? Mort parfaitement stupide au demeurant, il était hors de question que je meurs de cette façon, tout à fait hors de question!
Pourtant, mon corps semblais avoir découvert le fond de cette piscine depuis à peu près 3minutes, et ne bougeant que part quelques remous soudains, je ne faisais plus réellement penser à quelque chose de vivant, totalement inerte, j’inspirerais certainement plus d'inquiétudes qu'autre chose. Ainsi serait donc la mort de Taylor Dashwood. Ou ainsi ne serait pas. Avec la sensation d'avoir la gorge en feu, il m’était de plus en plus complexe de saisir l'air que je n’avais plus. Seule des goulées d’eau venaient, elle remplissait ma gorge, me brulais l’estomac et me faisait avoir chaud. L’eau m’étranglais, m’incendiais. Seules quelques images de ma vie me revenais, elles étaient nettes, claires, j’avais l’impression de pouvoir toucher mes parents de la main. Leurs prunelles était emplit d’une rage intense e leurs mâchoires était crispé, ils criaient.
Bats-toi ! Bats-toi Taylor !
J’étais loin, loin dans le noir.
Pourtant, une force que je ne me connaissais pas me poussa à remonter un peu plus en surface, au moins pour que l’on me repère et qu’on m’extirpe de là, car moi je n’en avais plus la force.
- la noyade est une mort lente et effrayante... [ Libre ]
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Accueil 
Dernières images 
![- la noyade est une mort lente et effrayante... [ Libre ] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif)