‘‘ Et pourtant certaines rancunes, ou plutôt nous devrions dire dans le cas présent, certains plaisirs ne disparaissent pas. Loin de là, au fil du temps, ce « jeu » ne fait que prendre de l’ampleur. Et c’est exactement ce qui se passait entre Jacke Lindenberg et Octave : on ne s’arrête jamais, aucune limite en ce qui concerne les impacts, et le mot « maximum » leur est totalement inconnu. D’ailleurs, certains jours il n’était pas rare de voir une des deux filles passer beaucoup de temps à la laverie histoire de réparer les dégâts, ou parfois avec quelques cheveux en moins… C’est fou ce que la nourriture peut provoquer d’un point de vue capillaire. Ainsi continue l’histoire, avec un jour comme celui-là, c'est-à-dire ensoleillé et peu fatiguant par la notion de « travail », Octave en profita alors pour se rendre en ville, histoire de se changer les idées. Une fois arrivée, la jeune femme prit le temps d’assouvir une de ses principales addictions (qui sont, au passage, aussi nombreuses que ses phobies). Non, pas du shopping, pourquoi faut-il que vous pensiez à ça tout de suite ? Et oui, comme la plupart des étudiants, Octave a un sérieux problème – moins nocif que d’autres, certes – avec la caféine. C’est pourquoi, elle se dirigea presque instinctivement vers le Starbucks.
« Que voulez vous ?
Mocha Blanc. Merci. »
Elle ressortit de la boutique le gobelet dans une de ses mains et le sourire aux lèvres. Voulez-vous vraiment le savoir ? Le matin même, Octave eut comme l’impression que la journée allait bien se passer, dans le sens où elle serait mouvementée comme elle l’aime. En sortant du magasin, cette impression se révéla vraie. La jeune femme aperçu une rousse qui était bien loin d’être une inconnue : Jacke. Octave esquissa un sourire disant long. Son café valait à peine $5, pour elle, vider le contenu du gobelet ne rimait pas vraiment « gaspiller ». ’’

‘‘ Octave regarda son ennemie avec de grands yeux d’enfants, comme étonnée par son comportement, sans oublier non plus de glisser ses doigts devant sa bouche. Elle n’hésita pas de lâcher un « Oupsss » de gamine. C’est bête, non ma vieille ? En plus, Jacke semblait avoir bien choisi sa tenue. A croire que les deux jeunes femmes avaient leur humeur synchronisée, aujourd’hui branché sur la fonction « nous allons chacune prendre ». En effet, Octave était aussi habillée dans des tons claires et avait même osé porter un short.

« Attend, je crois qu’il manquait du sucre. »

Octave s’éloigna alors de Lindenberg en trottinant sur le bout des pieds afin de se procurer quelques sachets de sucre. Bien sur, elle prit la peine de les ouvrir avant de la rejoindre. Une fois face à la jeune femme, Octave déversa les quelques sachets de sucre récupérés tandis que son sourire s’élargissait – gracieusement – au fur et à mesure. Début de l’horreur, Jacke allait finir toute collante, elle serait obligée de prendre une bonne douche après qu’elles aient fini de jouer. Cependant, Octave craignait légèrement la suite, même si elle commençait à s’y faire. Ce jeu était on ne peut plus excitait et rythmait bien sa vie.

« Je pense que ça devrait convenir désormais. » Elle observa son travail, ou devrais-je dire son œuvre d’art, étant donné sa satisfaction. « Tu es parfaite. »

Après tout ces compliments, Octave prit la peine de s’asseoir sur la chaise d’en face, extirpa une cigarette du paquet qu’elle venait tout juste de glisser en dehors de son sac et attrapa, sans la moindre gêne, le paquet de Lindenberg. Après avoir allumé la dite cigarette, la jeune femme fit glisser le briquet vers Jacke. ’’